R.F. Bonjour Céline Magnen,
Vous avez créé et vous dirigez l’entreprise FARAGLO à Valence. C’est important de donner le goût aux jeunes d’entreprendre. C’était important pour vous ?
C.M. J’y trouve mon compte dans le sens où je trouve que ce que fait l’association 100 000 entrepreneurs est valable. J’ai des enfants un peu plus âgés que ceux à qui je fais des présentations, avec qui j’échange, mais qui néanmoins ont sans doute aurait eu peut-être un peu plus besoin d’être en lien avec la réalité de l’entreprise. Alors, au-delà de l’entrepreneuriat, c’est plutôt d’être en relation avec des personnes pour se faire une idée de ce que c’est que les métiers qu’il y a dans l’entreprise.
R.F. Votre intervention a été réalisée aussi avec le soutien du Réseau Femmes chefs d’entreprise. C’est une difficulté d’être femme quand on veut diriger une société ?
C.M. Sans doute qu’on se met une limite nous même au départ. Pour certaines d’entre nous, peut-être un peu plus parce qu’on est femme et parce qu’on a l’historique des valeurs sociétales, de ce qui nous est communiqué depuis qu’on est enfant, mais cela bouge beaucoup aujourd’hui. Donc, je ne pense pas qu’il y ait un plafond de verre. Mais je pense que c’est très lié aux personnalités de chacune d’entre nous. Après, c’est la mise en œuvre de notre gestion de notre temps : par rapport à une charge familiale, à nos journées… Il y a quand même un frein à ce niveau-là.
R.F. Parce que les chiffres parlent d’eux-mêmes. À peine un tiers des chefs d’entreprise sont des femmes en France, d’après l’Insee. C’est pour ça aussi que vous voulez sensibiliser les jeunes ?
C.M. Oui, je pense que ça peut faire tomber des tabous, des freins individuels. Et puis, ça permet aussi de communiquer sur notre parcours. Un parcours de vie qui peut être sinueux. L’entrepreneuriat, ça ne se décide pas forcément à 20 ans. On peut aussi décider un peu plus tard, surtout sur la base d’une idée… Tout est possible, il faut juste continuer à se poser des questions, à se connaître, à s’écouter, pour savoir comment il faut entreprendre, et pour trouver du sens à ce qu’on fait.